Dans l’atelier de Victoria : des identités visuelles hautes en couleur, à l’image de nos histoires
- bonjourlesartisane
- 22 juin
- 13 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 juil.
Avec Victoria, la couleur explose pour créer de magnifiques identités visuelles, pétillantes et pleines de joie. Le noir, le blanc, le terracotta trop commun, très peu pour cette graphiste qui compose des univers graphiques uniques, vibrants et pleins de caractère.
Chez elle, chaque projet est une rencontre, chaque identité visuelle révèle avec justesse l’âme de ceux qui osent se montrer tels qu’ils sont.
Victoria fait partie de mes plus belles rencontres sur Instagram et je suis si heureuse qu’elle ait bien voulu nous ouvrir les portes de son atelier.
Pour commencer, je te propose de te présenter de la manière dont tu le souhaites ? Qui es-tu ? Qui se cache derrière Locatoya?

Je m’appelle Victoria, j’ai 37 ans, et derrière Locatoya, il y a une fille sensible, curieuse, qui avance souvent en dehors des cases, lol.
Je suis graphiste spécialisée en identité visuelle 🎨, mais mon travail ne me définit pas entièrement.
Je suis passionnée de cinéma, de musique et j’adore imiter des voix. J’adorerais faire du doublage un jour, juste pour le plaisir de prêter une voix à un personnage et de disparaître dedans.
Ma vraie passion, celle qui m’habite depuis toujours, c’est la mode. 👗Pas pour le clinquant ou les étiquettes, mais pour ce que ça exprime. J’aime ce que les vêtements disent de nous, comment une matière, une coupe ou une couleur peuvent raconter une intention, une humeur, un monde.
Je suis une solitaire. Casanière assumée. Mon chez-moi est mon cocon, mon refuge, mon point d’ancrage. Je m’y sens bien, je m’y sens entière. Je ne m’y ennuie jamais.
Je suis aussi quelqu’un qui rit beaucoup. Et fort. C’est ma façon de relâcher, de connecter, de rendre les choses plus légères sans jamais les banaliser.
Et si tu veux vraiment tout savoir, j’ai une passion déraisonnable pour le fromage. 🧀 Les bons, les forts, les coulants, les qui puent. Ahah !
J’ai mis du temps à trouver mon chemin. J’ai fait des études littéraires, puis une école de marketing avec une spécialisation mode. J’ai enchaîné plusieurs métiers, certains très loin de moi, avant de comprendre que ma place était à construire. Le graphisme est arrivé comme un fil rouge (je l’avais étudié pendant mes études supérieures). Une manière de rassembler ce que j’avais de plus instinctif, et d’en faire un métier.
Aujourd’hui, je crée des identités visuelles pour des entrepreneurs qui veulent une image juste, cohérente, vivante. J’aime les projets qui ont une âme, les échanges francs, les gens qui osent être eux-mêmes, même quand c’est flou. Je travaille avec attention, exigence et sincérité. Et toujours entourée de chats 😊
Parce qu’au fond, tout ce que je fais vient de là : de ce mélange d’introspection, de joie, d’émotion et de regard sur ceux qui m’entourent.
Tu dis "avancer en dehors des cases" et justement, Locatoya, ce n’est pas un nom que tu as choisi au hasard. Il y a “Loca”, qui signifie folle/excentrique en espagnol. Tu peux nous raconter l’histoire derrière ce nom ? Comment est-ce qu’il t’est venu ? Et surtout, pourquoi ce nom te ressemble tant ?
Oui, Locatoya, ce n’est pas un nom choisi au hasard. C’est un nom qui me suit depuis longtemps, sans que je le sache vraiment à l’époque.
En réalité, c’était mon pseudo MSN quand j’avais 14 ans mdr 🤭
J’avais juste assemblé deux mots qui me ressemblaient, sans trop réfléchir. Et puis, des années plus tard, quand il a fallu donner un nom à mon activité, c’est revenu comme une évidence.
Je ne voulais pas d’un nom trop lisse ou formaté. Pas un énième “Victoria Design Studio” ou “Atelier quelque chose” comme on en voit partout. J’avais besoin d’un nom qui me ressemble vraiment. Quelque chose qui sonne juste, qui a du caractère et surtout qu’on retient.
“Loca”, en espagnol, ça veut dire folle. Mais pas dans le sens folledingue !!🙃 Plutôt une intuition vive, une façon de penser à côté, de ressentir fort, de faire autrement. Ce côté un peu décalé, très instinctif, je l’ai toujours eu. C’est ce qui rend mon travail si personnel, je crois.
“Toya”, c’est le diminutif de Victoria en espagnol (mes origines). Une sonorité douce, presque enfantine, qui raconte aussi mon côté plus introverti, plus intérieur. Je suis quelqu’un de très sensible, qui a besoin de calme.
Locatoya, c’est un mélange de ces deux pôles. L’énergie vive et l’introspection. La couleur et la douceur. L’audace et la minutie. C’est un nom qui raconte bien ce que je suis, sans tout dévoiler. Et c’est aussi un nom qu’on oublie rarement.
Oui, tu as un univers très affirmé, fun et coloré. Tu te souviens du moment où tu as osé te montrer telle que tu es sur Insta ? Ce déclic où tu t’es dit “Allez, je me lance, je me montre comme je suis” ?
Oui, je m’en souviens très bien. Au début, comme beaucoup, j’ai regardé bêtement ce que faisaient les autres graphistes sur Instagram. 👀

C’était la grande mode du lineart, ce style très épuré, avec des couleurs pastels ou sobres, une ambiance très “propre". Les comptes se ressemblaient tous. Même ton, mêmes types de publications : “la palette du mois”, “mes typos coup de cœur”, etc.
Alors j’ai essayé moi aussi. Je me suis fondue dans le moule. Mais ça ne prenait pas. Bah non. Forcément. Ce n’était pas moi.
Et puis un jour, un truc m’a agacée. Le fameux “follow-unfollow” qui tournait à fond à l’époque.
Alors j’ai fait un post là-dessus. J’y ai mis de l’humour, un bon coup de gueule, et surtout j’ai osé faire péter les couleurs 🎨. J’ai même glissé une vidéo de Taken pour illustrer mon ras-le-bol, histoire qu’on capte direct le ton.
Et là… ça a pris.
J’avais un tout petit compte, mais les réactions se sont enchaînées, les partages aussi. Et c’est là que j’ai compris. 💡
Que j’avais ma place, mais uniquement en étant moi
J’ai aussi réalisé un truc important : de tous les comptes de graphistes que j’avais regardés, je n’étais pas capable d’en citer un seul. Aucun ne m’avait marqué. Parce qu’ils se ressemblaient tous.
Et moi, je ne voulais pas passer inaperçue. Je voulais qu’on voie mon travail, bien sûr, mais aussi qu’on s’amuse, qu’on rigole, qu’on ressente quelque chose. Parce que j’adore faire rire.
Je veux que mon compte soit un petit espace sympa. Un endroit où quelqu’un qui rentre du boulot, épuisé, puisse scroller, tomber sur un post de Locatoya et se dire “Ah, cool !” en souriant. Même dix secondes, c’est gagné.
Depuis ce post-là, je n’ai plus jamais arrêté. J’ai dit au revoir aux designs bien propres, bien lisses, bien sages. Petit à petit, j’ai injecté un peu de couleur, puis beaucoup. Et ça m’a fait un bien fou.
C’était presque thérapeutique. Parce que même dans ma vie perso, ça m’a poussée à assumer mon style, à porter ce que j’aime vraiment, à arrêter de me lisser.
Aujourd’hui, les gens viennent vers moi pour ça. Pour cette patte, cette énergie, cette identité qui ne ressemble pas à celle des autres. Et ça, pour moi, c’est la plus belle des reconnaissances.
Il y a une chose qui m’a toujours intriguée.
Comment est-ce que tu fais pour traduire l’univers de tes clientes en identité visuelle? Par quoi tu commences ? C’est quoi, ton point d’ancrage pour t’immerger dans leur monde et le faire exister en images ?
C’est une question qu’on me pose souvent, et qui est difficile à expliquer parce qu’il y a beaucoup d’intuition là-dedans. Je ne commence jamais par des tendances, des couleurs à la mode ou des typos déjà prêtes. Je commence par la personne.
Je lis tout ce qu’elle m’écrit. 🖌️Je repère les mots qui reviennent, les formulations spontanées, les contradictions, les hésitations. J’écoute ce qu’elle me dit mais aussi ce qu’elle ne dit pas tout de suite. Ce qu’elle dégage sans forcément s’en rendre compte.
Mon point d’ancrage, c’est toujours l’humain 🥰
Pour moi, créer une image de marque ce n’est pas cerner les goûts de la personne. C’est capter son âme, dans toute sa complexité. Aller au-delà de ce qu’elle aime visuellement, pour comprendre ce qu’elle veut faire ressentir. Ce qu’elle incarne. Ce qui l’habite profondément.
Le jeu typographique m’aide énormément dans ce travail. Je peux traduire beaucoup de choses rien qu’avec une typographie. Une typo faite main raconte déjà une intention, une énergie, un caractère. Elle peut transmettre une sensibilité, une force, une manière d’être, sans qu’il y ait besoin de rajouter grand-chose autour. C’est pour ça que je passe beaucoup de temps à les retravailler. Parce que c’est là, souvent, que tout se joue.
Très souvent, les personnes me disent “c’est au-delà de ce que j’imaginais”. Pas parce que ce que j’ai créé est plus beau que ce qu’elles attendaient, mais parce que ça vient poser une image claire sur quelque chose qu’elles ressentaient sans réussir à le mettre en mots. Ça leur parle, ça les touche, parce que c’est juste. C’est elles, traduites visuellement.
Parfois j’ai l’impression d’être un peu comme une thérapeute, la psy des couleurs et des typos lol
Justement, je regardais les identités visuelles que tu as réalisé pour tes clientes (que j’adore d’ailleurs), elles sont toutes différentes, uniques, cohérentes avec les personnes que tu accompagnes. Et pourtant, on sent ta patte : les formes arrondies, les couleurs Peps, avec une pointe de douceur. Tu penses qu’on met toujours un bout de soi dans ses créations ? À ton avis, qu’est-ce que ton travail révèle de toi ? Qu’est-ce qu’il exprime, au fond ?
Oui, je pense qu’on met toujours un bout de soi dans ce qu’on crée. Même quand on essaie d’être discrète, même quand on se dit qu’on va juste “traduire” l’autre, il y a forcément une part de nous qui s’invite. Mais ce n’est pas un bout qui s’impose, c’est un bout qui soutient. Qui accompagne.
Je ne crée pas pour me faire plaisir. Je crée pour quelqu’un d’autre. Et pourtant, on me reconnaît. C’est ça qui est beau 🌟
Je crois que ce que mon travail révèle de moi, c’est ma manière de voir les gens. Mon envie de les mettre en valeur sans jamais les travestir. J’ai beaucoup de douceur en moi, beaucoup d’exigence aussi. Et je pense que mes identités visuelles portent ça. Une envie de bien faire. De créer juste. De transmettre quelque chose de sincère 🥰
Je travaille souvent avec des formes arrondies, des couleurs franches, parce que je suis comme ça. J’aime les choses qui respirent, qui ne blessent pas, mais qui marquent. Je pense que ce que mon travail exprime au fond, c’est ce mélange-là : la sensibilité, la recherche de justesse, et le refus de faire les choses à moitié.
Créer pour moi, c’est une manière de prendre soin. De dire “je t’ai écoutée, j’ai compris ce que tu portes, et regarde, maintenant ça existe”.
Et peut-être que si on reconnaît ma patte, c’est justement parce que je mets de la tendresse dedans. Même quand je travaille sur des identités très fortes ou très affirmées, il y a toujours ce fil-là.
Alors oui, je pense qu’on met de soi dans ce qu’on fait. Et tant mieux. Parce que c’est ça qui rend chaque projet vivant.
En parlant d’expression…Ton univers est si joyeux, si vivant, qu’on se demande : est-ce que tu crées toujours en fonction de ton humeur ? Tu arrives à concevoir une identité visuelle joyeuse même quand tu n’as pas le moral, ou bien ton énergie du moment influence ce que tu fais ?

C’est une question que je trouve très juste, parce qu’on associe souvent mon univers à quelque chose de joyeux, de pétillant, de vivant. Et c’est vrai, je travaille avec beaucoup de couleurs, de spontanéité, d’énergie. Mais non, je ne crée pas forcément “en fonction de mon humeur”. Et heureusement. Parce qu’évidemment, je ne me lève pas tous les matins en dansant 💃🏻
Je crois que c’est quelque chose que j’ai intégré très tôt, à travers l’éducation que j’ai reçue. Mon grand-père m’a transmis des valeurs très fortes, très ancrées, parfois dures. Ce n’était pas quelqu’un qui se plaignait. Il disait souvent, en gros : marche ou crève. Les problèmes, on les laisse à la porte. Ce n’est pas qu’ils n’existent pas. C’est juste qu’ils ne doivent pas t’empêcher d’avancer.
Et ça ne veut pas dire que je suis froide, au contraire. Je ressens énormément. Mais je crois que mes soucis n’ont pas leur place dans mon travail. Ou alors, quand ça devient trop lourd, je coupe. Comme au moment du décès de ma grand-mère, où j’ai eu besoin de faire une petite pause. Là, je me suis écoutée. Mais sinon, je fais en sorte de maintenir une forme de constance.
Je ne crois pas qu’on doive tout montrer. Je pense qu’on peut rester sincère sans étaler sa vie perso. Être vrai ne signifie pas tout dire.
Pour moi, mon compte Instagram, c’est un espace professionnel. Authentique, oui. Mais ce n’est pas mon journal intime.Je vois ça comme une boutique. Si tu entres dans une boutique et que les salariés tirent la tronche, et que la gérante t’explique en larmes qu’elle pense tout arrêter parce que ça ne marche pas… tu auras juste envie de ressortir. Et c’est normal.
Mon rôle, c’est aussi d’inspirer confiance. De tenir mon cadre. D’apporter quelque chose de positif, de créatif, de solide, même si dans ma vie perso, c’est pas toujours parfait.
Donc oui, je peux créer une identité visuelle joyeuse même quand moi je ne vais pas bien. Parce que ce n’est pas mon énergie que je projette, c’est celle de la personne en face. Et parce que je crois profondément que le travail, c’est aussi un espace ressource. Un endroit où on canalise, où on transforme. Parfois même, c’est ce qui m’aide à aller mieux.
On ressent beaucoup de passion pour ton travail. Je me demandais qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ? Qu’est-ce qui t’anime profondément quand tu travailles ? Ce qui te donne le sourire même après plusieurs heures devant l’écran ?
Ce que je préfère, sans hésiter, ce sont les mockups. C’est ce moment où tout ce que j’ai créé prend vie.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas le terme, un mockup, c’est une mise en situation. Une simulation visuelle qui permet de voir à quoi va ressembler une image de marque dans la “vraie vie” : sur une carte de visite, une enseigne, un tote bag, un packaging...
C’est là que tout s’anime sous mes yeux. L’univers que j’ai pensé, dessiné, peaufiné... il devient concret. Ce n’est plus juste un logo posé sur un fond blanc, ni une palette de couleurs 🎨 éparpillée sur mes 36 000 plans de travail. D’un coup, c’est une ambiance. Un monde. Une cohérence.
C’est ce moment-là qui me donne le sourire même après des heures devant l’écran. Parce que c’est là que je réalise que j’ai réussi à matérialiser quelque chose d’intime, de sensible, de profondément lié à la personne en face. C’est là que je me dis : ça y est, c’est prêt. Ça tient debout. Ça vit.
Tu es souvent en contact direct avec tes clients et prospects. Et j’imagine qu’il s’en est passé des choses… des fous rires, des demandes un peu insolites. Est-ce que tu aurais une anecdote à nous raconter ? La plus drôle ? La plus gênante ?
Oui, je privilégie énormément les échanges avec mes clients. C’est une partie essentielle de mon travail. Je passe beaucoup par l’écrit, parce que c’est plus rapide et que ça me permet de garder une trace, mais j’adore aussi passer par la voix. J’aime entendre comment les gens parlent de leur projet, sentir les hésitations, les élans, les prises de conscience en direct. C’est là que les choses se révèlent.
Et avec tous ces échanges, forcément, j’ai eu mon lot d’anecdotes…
Il y a eu ce prospect qui m’a envoyé une photo de son bras en me demandant si je pouvais lui dessiner des veines dessus. Vraiment. Des veines. Je n’ai jamais su si c’était une blague ou pas, mais j’ai gentiment décliné 😶
Ou ce client qui voulait un logo qui convienne à la fois pour un cabinet d’expertise comptable et une marque de vêtements pour enfants. Il ne voulait pas payer deux logos, donc il cherchait une solution “polyvalente...
J’ai aussi eu droit à une cliente épuisante, qui n’hésitait pas à m’appeler à 23h parce qu’elle venait d’avoir une “illumination” pour son logo. J’étais littéralement en pyjama, mais elle, elle était en pleine euphorie créative. 😮💨
Et puis il y a l’anecdote la plus gênante : une femme m’a contactée pour créer une image de marque… pour des gélules “maison” qu’elle fabriquait dans son propre laboratoire et qui étaient censées guérir des maladies graves.😫 Là, j’ai préféré m’éclipser discrètement. C’était très choquant !
Et bien sûr, ce grand classique : une personne m’envoie tout un brief hyper détaillé, puis termine avec “il me le faut pour la semaine prochaine”. Je lui explique que je vais d’abord lui envoyer un devis, et elle me répond tout naturellement “Ah mais c’est payant ? Je pensais que c’était un loisir pour vous.” Un loisir. Voilà. 😲
Avec le temps, j’ai appris à poser mon cadre, à sentir très vite quand ce n’est pas pour moi, et surtout à choisir les personnes avec qui j’ai vraiment envie de créer.
Parce que quand le lien est bon, le projet l’est aussi.
Oulala que d'aventure... On va rêver un peu 🤗 As-tu un rêve ou un projet fou que tu aimerais réaliser un jour ?
Mon rêve, ce serait d’aider les femmes un peu paumées à se (re)trouver. Celles qui doutent, qui ont perdu confiance, qui ne savent plus trop où elles en sont ni par où passer.

La cause des femmes me tient énormément à cœur, pour plein de raisons personnelles, et je sais à quel point la vie peut parfois te faire croire que tout est fini alors qu’en réalité, tout commence.
Je ne sais pas encore quelle forme ça prendra. Peut-être une formation, un podcast, un livre. Peut-être un projet associatif. Ce que je sais, c’est que j’aimerais trouver un moyen de déblayer un peu le chemin. De rendre les choses un peu moins floues, un peu moins lourdes. D’être là, quelque part, pour celles qui ont l’impression que c’est foutu.
J’adore mon métier, mais parfois, le contact humain me manque. Ce lien que j’avais dans mon ancien travail, quand j’étais AESH auprès d’enfants, ce lien direct, vrai, où on est là pour quelqu’un, simplement.
C’est quelque chose que je n’ai jamais perdu de vue, et que j’aimerais remettre au cœur de ce que je fais. J’ai envie de dire aux femmes que la vie ne s’arrête pas après un trauma, un échec ou une souffrance.
Au contraire. C’est souvent à cet endroit-là que naissent les projets les plus puissants, les plus vrais.
Ah, et tant qu’on rêve… j’aimerais aussi acheter une immense maison pour recueillir les vieux chats et chiens dont plus personne ne veut, et leur offrir une fin de vie comme ils le méritent. Et puis déménager dans le Sud, m’installer dans mon petit appart, avec mes chats, mon chien, la plage à deux pas, et basta. 🐱🐶
Et pour finir, qu’est-ce que ça veut dire pour toi, cultiver ta singularité ?
Cultiver ma singularité, pour moi, c’est arrêter de m’excuser d’être qui je suis.
C’est ne plus lisser ce qui dépasse pour rentrer dans ce qu’on attend de moi. C’est assumer ma façon de voir, de créer, de parler, de m’habiller, d’être.
J’ai perdu trop de temps à vouloir faire “comme il faut”. À essayer de plaire. À me demander si j’étais trop ou pas assez.
Aujourd’hui, je choisis d’être moi.
Même si ce n’est pas toujours parfait, même si ça ne plaît pas à tout le monde. Je me plante parfois, je doute, je tombe de haut. Mais je me relève toujours en restant fidèle à ce que je suis. Et je sais pourquoi je fais ce que je fais.
Et puis soyons honnêtes : aujourd’hui, c’est encore plus dur d’assumer pleinement sa singularité quand on est une femme, surtout quand on construit son entreprise. Il y a encore beaucoup de préjugés. On est souvent ramenée à notre âge, notre ton, notre look, notre façon de parler, de vendre, d’exister. On doit convaincre plus fort, faire nos preuves plus vite, et rester “tolérables” pendant qu’on le fait.
Alors cultiver sa singularité, c’est aussi refuser d’entrer dans ce jeu-là. C’est se choisir, encore et encore, même quand c’est inconfortable.
Et comme le disait Gisèle Halimi :“Ne vous résignez jamais.”
Rédactrice : Priscillia @bonjour_les_artisanes, formatrice Insta pour les artisanes
Invitée : Victoria @locatoya, créatrice d'identité visuelle moderne et dynamique
J'aime bien tes questions, elles sont pertinentes et ouvertes, les créatrices peuvent vraiment répondre ce qu'elles souhaitent ! C'est un échange bienveillant mais ça ne m'étonne pas de toi 😉
Super article et très belle interview de Victoria que je suis depuis ses débuts et quelle évolution ! Une interview qui inspire, motive et montre que l’on peut lancer son entreprise si l’on croit fort en son projet. Bravo Priscillia pour cet article très agréable à lire.
Je n'ai pas encore tout lu, mais de ce que j'ai lu j'adooore ! c'est génial ! je ne savais pas que tu avais un talent de journalisme 😋Qu'est-ce que tu ne sais pas faire Priscillia
Je continue la lecture après ma balade
je crois que j'avais besoin d'entendre ça...... j'étais en train de me décourager et cet article m'a remotivé ! je suis également graphiste et je me perds avec tout ce qu'il se passe et se dit sur les réseaux
Pour toi, le plus important dans une identité visuelle :
qu'elle reflète ta personnalité
L'harmonie visuelle
qu'elle soit sérieuse